Stage de formation des Glénans Niveau 1, Centre de formation des Onglous - Septembre 2010

Le premier jour

Alors je suis arrivé Samedi matin à 9h au port des Onglous sur l'étang de Thau.
Première petite anecdote, le parking de la base des glénans est d'un côté du canal du midi, et leur base est de l'autre côté.
Pour traverser, il faut prendre une barque et godiller pour traverser le canal tout en luttant contre le courant assez important à cet endroit.

Je fais rapidement connaissance avec les lieux: c'est agréable, les gens sont sympathiques.
On me présente rapidement à mes compagnons de fortunes:
- Un sympathique couple de stras-bourgeois qui arrive à la retraire (Jean-François et Josiane): Jean-François a pas mal navigué dans sa jeunesse et souhaite s'y remettre, Josiane se forme pour être autonome en cas de pépin et aider son époux.
- Un jeune retraité de Besançon, propriétaire d'une vedette au Cap d'Agde et qui a envie de découvrir la voile (Yves, membre d'HEO: il se reconnaitra!).
- Et Amir: un jeune parisien de 27-28ans qui a déjà fait un stage auparavant, titulaire du permis bateau côtier et qui charmé par l'ambiance qui règne sera motivé à la fin de ce stage pour devenir formateur à son tour.
- Enfin Hélène, la formatrice que je situerai entre 36-40ans: un enfant, elle a débuté la voile il y a tout juste un an et elle a suivi la formation intensive des Glénans avec 6mois de formation non-stop.

Ce stage est le 4ème qu'elle encadre, le premier d'une durée de 3 jours (elle n'avait encadré que des semaines entières).
Son rêve est de partir pour un an en mer avec sa famille dans 6 ans. Elle a quitté son travail pour se former, lorsqu'elle aura achevé sa formation, son compagnon la remplacera aux Glénans et elle reprendra le chemin du travail en attendant qu'il soit prêt.

Première matinée: inventaire du bateau (un Dufour 325), quand je dis inventaire du bateau: c'est tout le bateau. Des petites cuillères en passant par l'état de toute les voiles, du nombre des bouts en soute jusqu'au grappin de la chaîne de mouillage de l'annexe. Pendant ce temps là nous avons envoyé Jean-François faire les courses au supermarché du coin pour l'avitaillement des trois jours que nous avons à passer ensemble.

La première matinée écoulée, nous mangeons un sandwich à la base, nous faisons les dernières vérifications et nous embarquons enfin à bord du croiseur.

La météo m'inquiète: conformément à ce qui était annoncé, c'est la pétole totale: pas un poil de vent!
Nous décidons de partir pour du moteur, larguons les amarres après avoir discuté 40min de la méthode à employer pour sortir de l'emplacement. Au moment de larguer les amarres, un petit vent se lève (Enfin!)
Hélène la formatrice prend la barre, la manœuvre de port est à moitié foirée et au lieu de faire demi-tour dans l'anse en face le centre, nous sortons en marche arrière.

Ca c'est fait, enfin me direz-vous, nous sortons du canal du midi et rejoignons le chenal de l'étang. Nous en profitons alors pour monter envoyer la GV et le Génois. Le Dufour fait alors montre de toute sa fougue, et toutes voiles dehors nous croisons fièrement à un magnifique 2.5noeuds: même les mouettes en rient encore...
Bref, chacun prend ses marques: nous prenons la barre à tour de rôle pour une séance de Grand Largue, 2h plus tard nous avons atteint la moitiée de l'étang et nous décidons de faire demi-tour histoire de ne pas louper l'apéro prévu le soir même.
Le retour s'effectue au prêt, le vent pointe à 6-7noeuds et les voiles n'étant pas bordées pour ne pas secouer l'équipage: nous établissons un nouveau record de vitesse au prêt serré: 1.8nds. Heureusement le vent fraichi un peu et la moyenne monte à 2.5noeuds au prêt: l'honneur est sauf.

 

En arrivant au port c'est la catastrophe: l'emplacement que nous avons quitté ce matin est occupé par un Surprise: Damned!
Nous devons alors faire quelques mettre de plus pour prendre un emplacement un peu plus loin.
Point important qui doit être signalé: le centre attendant avec impatience notre retour des mers lointaines pour continuer l'apéro, tout le monde est sur le quai à attendre que les amarres soient fixées.
Nous avançons alors vers l'emplacement désigné et manque de chance: la ligne de téléphone qui passe au dessus du canal, le passe juste devant notre emplacement.
Évidement nous avons touché le câble avec notre mât, heureusement qu'il ne s'agissait que du téléphone car nous avions tous un hauban dans la main pour nous assurer...

Bref, le public impatient de nous voir débarqué nous donne un coup de main et notre bête de course est solidement arrimée en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.
Hop, nous courrons à l'apéro bien mérité après toutes ces émotions: nous avons 30min, après c'est le débriefing.

Debriefing de la journée terminée c'est l'heure de manger: une salade de pattes que tout le monde apprécie le tout arrosé par une bouteille de Rosé des pays de l'Aude.






Le deuxième jour

Vient ensuite vers minuit l'heure de dormir et là c'est le drame. A six dans un voilier avec 2 ronfleurs à bords, je vous laisse imaginer! Devant partager la cabine arrière avec Amir, je suis aux premières loges pour écouter les chœurs qu'il forme avec Yves qui dort dans le carré. A 2h du matin pétante, mes équipiers entament leur chant guttural ressemblant à s'y méprendre à celui d'un troupeau de cerfs en période de Brâme.
De fait, je me réveille en sursaut avec en plus une méchante envie d'aller aux toilettes: rien à faire, il faut y aller!
Je parviens à pousser mon équipier pour m'extraire de la cabine arrière sans diminuer le niveau des décibels qu'il émet, je me faufile jusqu'à la porte de la descente, et je fais le maximum pour sortir la porte sans réveiller personne.
Évidement un grincement strident retenti et je sors du voilier en ayant réveillé ceux qui ont le sommeil léger, autrement dit: ceux qui ne ronflent pas.
Mon affaire terminée, je rentre à nouveau dans mon duvet et j'ai le loisir d'entendre mes équipiers sortir également les uns après les autres pour se rendre aux toilettes. Faut croire qu'ils attendaient tous que quelqu'un sorte en premier...

La deuxième journée commence de bonne heure: 6h30, à 7h03 il faut être prêt pour entendre la météo retransmise par le CROSS. Après un rapide passage par la douche, tout le monde est prêt à l'heure indiquée.
Manque de bol, pas de CROSS au rendez-vous: la météo arrivera 15min plus tard. Bilan, BMS 304 avec Force 6-7 pour l'après-midi.
Pour cette deuxième journée nous avons au programme des manœuvres toute la matinée avec un déjeuner prévu à Balaruc les Bains et une nuit au port de Mèze. Le port de Mèze a la spécificité d'avoir des emplacements délimités par des Duc-d'Albe, nous établissons de suite une stratégie d'approche pour y placer au mieux notre Dufour.
Nous lançons le moteur à 9h15, 40min plus tard nous ne sommes pas parti: impossible de quitter l'emplacement. Décidément les manœuvres de port ce n'est pas le point fort de notre formatrice.
A force de vouloir appliquer à la lettre la théorie, on en oublie le bon sens! Au final, on appelle à l'aide le chef de base qui nous sort de l'emplacement en 2min chrono!

Notre sortie commence donc avec près d'une heure de retard sur le programme et pour couronner le tout Eole est à la bourre lui aussi. Nous croisons à un très mou 1.5-1.8 nœuds au Grand Largue toutes voiles dehors. Le temps passe lentement et nous en profitons pour faire quelques points de relèvements, de mise à la cape et d'empannages. 
Vers 12h30, nous n'avons pas fait la moitiée du chemin et nous décidons de manger en route, je descend dans la cabine avec Yves pour préparer la salade tandis que nos équipiers pratiquent des empannages.
Quelques minutes plus tard nous nous régalons, et une fois terminé laissons la place à nos équipiers.




Après quelques minutes nous faisons une mise à la cape qui permettra à Hélène de descendre déjeuner l'esprit tranquille. 

Nous faisons à notre tour quelques points de relèvement avec la règle Cras: franchement je dois dire que ce truc ne m'a pas convaincu du tout. Nous ne sommes jamais parvenu à obtenir avec 3 points un triangle de moins d'un demi-mile de côté.

En à peine 15 minutes, le vent qui soufflait à un petit 3-4 nœuds fait un bon à 15 puis 21noeuds. Et là je me dit: ENFIN!!!
Manque de pot je suis le seul à me réjouir, Hélène nous fait mettre à la cape et nous demande de prendre 2 ris à la GV, puis nous enroulons complètement le Génois et avançons à 1.8 nœuds au près par 20noeuds de vent...

Il est environ 14h, le vent s'étant bien levé Hélène met le cap sur le port de Mèze.
Quelques minutes après, nous voyons un dériveur chavirer et son passager passer à l'eau. Nous mettons le cap vers lui, en même temps je passe à l'avant pour préparer les haussières en vue du prochain amarrage au port.
A son niveau je lui demande s'il souhaite être remorqué: il nous répond que oui et après un petit tour nous le prenons à bord.
L'homme est âgé d'une quarantaine bien tassée et nous regardant équipé de nos gilets de sauvetage nous dit: "Vous me faites rigoler avec vos gilets et vos harnais, moi je n'ai jamais mis un gilet de ma vie!"
Même si les Glénans sont des intégristes de la sécurité, là c'est quand même exagéré: Il a oublié un peu vite qu'il a chaviré au beau milieu de l'étang de Thau et que si nous n'étions pas là, il aurait sans doute attendu de longues heures avant de se faire récupérer.

Nous avançons désormais face au vent grâce au moteur et à proximité de la berge, il décide de remettre son embarcation à flot:
- Il saute à l'eau, agrippe la dérive de son engin et met tout son poids dessus pour faire basculer son dériveur.
- Et là catastrophe: la dérive casse sous son poids au raz de la coque!
- Il remonte à bord et retour à la case départ.
Nous remettons le moteur et continuons vers le port de Meze, nous voyons alors une multitudes de petits dériveurs barrés par des enfants qui s'éclatent devant le port.
Nous faisons de grands signes et le zodiac de l'encadrant fait immédiatement route vers nous. Nous lui expliquons la situation et il accepte de ramener notre naufrager sur la berge.
Nous les observerons alors batailler de longues minutes pour remettre le dériveur à l'endroit pour enfin rejoindre la rive.

Bref, cette histoire achevée sur une bonne note: nous entrons dans le port. Il est dimanche et la capitainerie est fermée, impossible de savoir où se trouvent les places visiteurs.
Nous voyons un emplacement dispo à proximité de la capitainerie et nous nous y engouffrons. Au passage des Duc-d'Albe, nous passons les aussières tandis que les équipiers à l'avant sautent à quai pour y passer les amarres.
Jean-François fait alors remarquer que des amarres sont à poste sur cet emplacement, et qu'il est donc probablement utilisé par un usager du port.
Ce dernier point est ignoré et nous descendons à terre vers 15h10 en se donnant rendez-vous dans 45min pour le débriefing.
Je pars de mon côté avec Yves vers la capitainerie pour récupérer les horaires d'ouverture et nous demandons gentiment à des plaisanciers en plein farniente dans leur cockpit quel est le code pour les toilettes du port.
Nous expliquons que nous sommes des Glénans et que nous là pour la nuit, les plaisanciers nous répondent très gentiment avec le sourire.
Pendant ce temps, Amir a fait cap sur la plage pour un bain rafraichissant tandis que Hélène s'est trouvée une bierre sur la terrasse d'un troquet.
De leur côté Josiane et Jean-François se promènent bras dessus, bras dessous.

Alors qu'Yves et moi cherchons un resto sympa pour le diner, nous voyons un plaisancier rentrer au port bruyamment et faire des tours dans le port.
Comprenant immédiatement se qui se trame, nous regardons dans l'autre direction pour ne pas attirer l'attention.
Le plaisancier hurle aux Glénans et c'est alors que Jean-François et Hélène rejoignent de suite le voilier. Voyant que l'équipage se rassemble, nous faisons de même. Bref, nous avons pris la place du plaisancier, qui n'est pas content et qui fait savoir à tout le monde que les Glénans sont des cons.

Je remonte à bord et on me demande de passer mon gilet de sauvetage pour faire des manœuvres de port, je m'exécute et une fois 5 à bord nous réalisons qu'Amir est à la plage.
Nous envoyons très rapidement quelqu'un le chercher mais sans succès.
Nous sortons alors de l'emplacement sous l'œil agacé du plaisancier qui tourne en rond devant nous.
Après quelques manœuvres ratées en marche arrière, notre chef de bord décide de ressortir du port pour re-rentrer à nouveau.
Au moment de re-rentrer, tout le port est sur les quais le sourire aux lèvres, en train de se payer notre tête: nous voyons un emplacement libre et nous nous y amarrons du 1er coup. (ouf)
Yves saute à terre et prend la direction de plage pour y récupérer notre équipier abandonné à son sort.
Nous voyons alors Amir revenir en compagnie d'Yves, a peine arrivé sur la plage, Amir le sourire charmeur avait de suite attiré l'attention d'une très jolie brune.
Yves arrivant, lui a annoncé "Hélène te demande de revenir tout de suite au bateau!!!". Son "coup" étant brisé dans l'œuf il a dû se résoudre à rentrer à la maison...

Pendant ce temps, le plaisancier colérique est venu nous voir pour faire le gentil et nous apprendre comment faire des nœuds... Il nous a expliqué alors toutes les méthodes pour rentrer au port. (Aucun commentaire) 

Ne voyant personne venir réclamer cette place, nous allons au centre du port pour y consommer une bonne bière bien fraîche et amplement méritée.
Nous revenons ensuite au bateau pour y apprendre que notre place est prise, les plaisanciers étant rentrés pendant notre absence.
Comme ils n'ont trouvé personne à bord, il se sont amarrés sur l'emplacement libre à côté et nous ont très gentiment laissés sur leur emplacement pour la nuit.
Nous débriefons la journée et ensuite prenons place sur la terrasse d'un resto pour y diner d'excellent fruits de mer et autre dorade braisée.



 

Le Troisième jour

Au cours de la nuit, Amir nous gratifiera à nouveau de ses ronflements généreux: mais étant fatigué je parviens à dormir environ 5heures jusqu'au réveil annoncé à 6h00
Cette fois la météo est en avance: à 6h45 nous apprenons un BMS pour force 7 à 8 de Bear au Cap d'Agde et 4 à 5 du Cap à Port Camargue. Motivé pour ne pas traîner en route, je saute sur le pont: je monte l'étais largable, le Solent, je libère la GV. En 5 min, le Dufour est prêt à appareiller.

Tout le monde est à bord, les ablutions terminées: nous libérons les amarres et faisons cap au moteur vers la sortie du port.
Le vent donne environ 15 nœuds, nous envoyons la GV et le Solent: Enfin, le loch annonce 4 nœuds!!!
Comme il ne faut pas pousser mémé dans les orties, nous prenons de suite deux Ris et croisons autour des 4 nœuds, le vent fraichissant progressivement.
Le vent s'établit alors à environ 20-22 nœuds, la bonne entente règne dans l'équipage et nous réalisons de très jolie manœuvre pour l'étonnement et la joie de notre chef de bord.
Nous sentant à l'aise, Hélène donne le cap au près serré. A la barre, je demande à mon équipier à la GV de border au maximum: le voilier prend de la gite (15° environ) et file maintenant à un bon 4.5 nœuds.
Les sensations sont bonnes, même mes équipiers craintifs devant tant de gite commence à prendre du plaisir. Nous passerons la matinée complète à croiser sur ce rythme, pour le plus grand plaisir de tous (surtout du mien!)

Juste avant de rentrer au port, nous affalons les voiles, lançons le moteur et faisons route vers le quai.
Au moment d'entrer nous apercevons une péniche qui arrive dans le sens inverse et nous décidons de faire demi-tour.
Après quelques minutes nous ne voyons pas sortir la péniche en question alors nous avançons pour voir ce qui se passe:
La péniche a tout simplement embouti l'une des nombreuses épaves flottantes qui bordent le canal!!!
Au bout de quelques minutes, elle entre sur l'étang de Thau et nous nous engouffrons dans le canal.
L'emplacement approche, alors que nous pensons réaliser une simple marche avant pour notre mettre à quai, aux Glénans nous choisissons toujours la facilité: c'est une marche arrière qui l'emporte!
Après moult essais et le voilier fini quand même par tourner dans le bon sens, et termine sa course amarré comme il se doit pour 12h30

Vient maintenant le moment tant attendu du démontage et de l'inventaire: après avoir passé 4h le premier jour à tout inspecter, nous remettons le couvert pour cette dernière demi-journée. A 16h tout est terminé, nous passons la dernière heure à faire un entretien individuel avec le chef de bord pour conseiller les stagiaires.

En ce qui me concerne, Hélène pense que j'aurai sans doute dû m'inscrire directement à un stage niveau 2. Je pense également que le stage niveau 1 s'adresse à ceux qui montent sur un voilier pour la première fois. Je n'ai pris réellement du plaisir que cette dernière demi-journée avec son vent sympathique et surtout des voiles réglées pour faire avancer le rafiot.










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