NOTRE PREMIERE SORTIE

Après un Samedi sous Force 6 à 8 B (avis de Grand Frais sur la région), Eole s'est calmé à partir de Dimanche midi et nous avons pu faire une sortie en mer Dimanche à partir de 13h (Vent 3 à 4B)

Super excité et un peu inquiet (il faut le dire):
- J'ai détaché les fermetures du Lazy-Bag
- Armé les premiers guides de la GrandVoile dans son rail
- Préparé le Génois pour être prêt à l'envoyé
- Mis à poste le feu à retournement, la bouée fer à cheval et hissé le drapeau tricolor

Enfin j'ai vérifié une dernière fois que tout était bien rangé dans le bateau et que important les vannes du moteur était bien ouvertes!

Après quelques instants d'hésitation: j'ai mis en route le moteur qui a démarré au quart de tour.

Petit flashback à la veille:
J'avais rebranché la batterie et bricolé un peu mon tableau électrique car ma VHF récalcitrante refuse de démarrer. Elle est sans doute morte, ou alors un fusible à sauté à l'intérieur. Il va falloir que j'y regarde sérieusement. Bref tout ça pour dire que j'avais poussé un peu les boutons et que malheureusement je ne me suis rendu-compte qu'à la nuit tombée en revenant du bloc sanitaire (je vous passe les détails) que le feux de mât était allumé!
Panique à bord, je coupe tous les feux après avoir essayé toutes les combinaisons de boutons: je descend dans la cale avec le voltmètre et je mesure la tension de la batterie: 12.25V C'est pas beaucoup, mais je pense que cela suffira.

Retour à notre sortie première sortie en mer:

Moteur démarré, il tourne tranquillement au ralenti, je vérifie que la pompe à eau fonctionne: tout va bien, le moteur recrache son eau derrière.
Je saute à quais, défait les amarres unes à unes puis la dernière. Le vent plaquant Dilemme contre son catway il ne risque pas de se sauver, je saute à bord.
C'est alors qu'arrive l'instant tant redouter: j'enclenche la marche arrière et comme la dernière fois (mais avec un marin expérimenté à la barre) il fait n'importe quoi. Quelque soit la position de la barre, il part en crabe. Après un rodéo sauvage entre les voiliers, un plaisancier comprenant ma douleur m'indique qu'il y a suffisamment de place à l'avant pour manoeuvrer et enfin je parviens à faire demi-tour pour mettre le cap sur la lagune de Port Leucate.
Ouf, ce Brin de Folie: en marche arrière c'est quelque chose, autant en marche avant il tourne presque sur place autant en marche arrière il est imprévisible. Pourtant l'hélice est une tripale! Voilà qui va me guérir définitivement de l'envie d'installer une bipale bec de canard!!!
 
Revenons à nos moutons: Dilemme vogue tranquillement dans la lagune protégée, je confie anxieusement la barre à mon amie qui zigzague à mon grand désarroi... Je profite de ces quelques instants pour dérouler le Génois. je déroule l'enrouleur, la voile se gonfle et nous ressentons une petite accélération. A cet instant avec le recul j'aurais plutôt hissé la GV, pour sortir du port je dois mettre le voilier au vent: la Tramontane vient de NO-NNO alors qu'une fois en mer cela me fait faire demi-tour pour la hisser... Bref je saurais pour la prochaine fois.

Nous sortons de la lagune 15 à 20min plus tard, (qu'elle est longue cette lagune!) et entrons en mer. Je mets le cap au 70 (au largue) et je coupe le moteur. Propulsé par le seul génois Dilemme navigue entre 4 et 5 noeuds avec des pointes à 6 (Génois enroulé de 3 à 4 tours), ne souhaitant pas faire demi-tour pour me mettre face au vent je garde le génois seul. Nous nous éloignons un peu des côtes: la vue est magnifique, notre champ de vision va du Cap d'Agde jusqu'à Port-Vendres!

Quant au voilier, il passe dans les vagues ne nous éclaboussant que très peu: la mer est peu agitée (vague de 1 à 1.5m) et le vent régulier: Les désagréables rafales que nous ressentons à l'intérieur du port semblent causées par les bâtiments qui perturbent la circulation du vent. Pour l'instant RAS, tout le monde à bord va bien: pas de mal de mer. Je suis tout de même conscient qu'un séjour dans la cabine suffirait à déclencher un mal de mer en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.
Nous passons un premier bord et mettons le cap au sud. Je m'aperçois que nous dérivons trop au sud et je souhaite alors virer à 180° et c'est le drame.
L'un des bouts qui commande le Génois file et se met à battre joyeusement, de l'autre côté le bout qui tient encore s'est enroulé autour de la passerelle posée sur le pont et bât dans tous les sens comme un dingue. J'enroule le génois et je passe à l'avant. Je dégage la passerelle, attrape le bout et me je m'aperçoit qu'ils sont complètement emmêlés l'un dans l'autre. En même temps que Dilemme accuse une houle de face, je me pose sur la plage avant et je commence à déméler l'ensemble. Après quelques minute à regarder par terre tout en étant secoué, le mal de mer me prends. N'étant plus en état de démêler les deux boûts, je regagne le cockpit et allume le moteur pour reprendre un cap plus confortable. Tandis que je reprends mon souffle et que mon estomac se remets doucement à sa place, nous regagnons tranquillement le port au moteur (honte à nous).

Nous profitons de ces instants pour nous rendre compte de plusieurs choses:
- A l'entrée du port, des vedettes rapides croisent notre route: ils passent devant notre proue à fond sans se soucier des vagues d'étrave ni du code.
- Les seuls plaisanciers à dire quasi-systématiquement bonjour sont les Voileux, seuls quelques amateurs de moteurs daignent faire un signe lorsqu'on les croise.
- Personne ne porte son gilet de sauvetage: nous sommes les seuls sur l'eau à en porter. Ils ne sont peu-être pas indispensables étant donné le vent et la mer mais quand même: nous avons croisé des familles entières avec 3 ou 4 enfants sur la plage avant et sans gilet! Par ailleurs certains n'étaient pas loin de 8 sur des voiliers de moins de 10m, je ne suis pas certain qu'ils respectent le nombre de passagers maximum à bord.

Bref, nous remontons la lagune dans le sens inverse: regagnons le port. Arrivé au niveau de notre place, en marche avant, Dilemme pivote au poil et nous sommes garés correctement du premier coup! Hourra! tout le monde est sauf: le voilier comme l'équipage!!! Je saute à quais, amarre solidement Dilemme, range les bouts, referme le Lazy-bag (qui pour le coup n'a pas servit!), et démèle les bouts du Génois etc...
Je contrôle le reste du bateau: après ce petit trajet retour au moteur la batterie est chargée à bloc, j'ouvre le capot moteur: la cale est pleine d'eau que je vide aussitôt. Je laisse refroidir tout ça et je rebranche l'électricité du bateau. Le frigo redémarre et nous nous prenons rapidement une glace et de grandes rasades d'eau fraiche, nous l'avons bien mérité...

 




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